Si vous êtes souverainiste vous souteniez le « non », puisque la sécession écossaise affecterait un grande nation établie, avec des effets de contagion pour les autres, y compris la vôtre, la France, en l’occurrence. Surtout que l’affaiblissement d’une nation souvent rétive à l’Union ne peut que réjouir les européistes, ces hypocrites qui, de leur côté, soutenaient en douce le « oui », forcément, mais se gardaient bien de le dire…
D’un autre côté, en tant que souverainiste français, vous n’étiez peut-être pas mécontent du déclin de la perfide Albion. Comme dirait Mauriac, à propos d’un autre ennemi héréditaire : « j’aime tellement l’Allemagne que je préfère qu’il y en ait plusieurs… ». Surtout qu’entre la France et l’Ecosse, il y a des souvenirs et des sentiments…
Mais si vous êtes souverainiste et demi, ce revival du principe des nationalités ne peut que vous réjouir. Le national dont tout le monde prononce le déclin connaît en réalité une extraordinaire floraison ! D’ailleurs, seuls les partisans du « oui » expriment des opinions patriotiques, leurs adversaires soulignant plutôt les inconvénients, surtout économiques, de la partition, et jusqu’au chantage : quand la RBS (Royal Bank of Scotland) menace de quitter le pays, on se sent devenir écossais…
À cet égard, la question que les journalistes de terrain posent aux intéressés : « Pourquoi voulez-vous devenir indépendant ? » est perverse. La seule question qui compte, c’est : « pourquoi ne voulez-vous pas être indépendant, qu’est-ce qui pourrait justifier votre renoncement à la souveraineté ? ». Et le slogan unioniste, Better Together, convient parfaitement aux Ecossais aussi !
Quant au médiologue, il s’interrogera sur les contributions du « réseau », des nouveaux moyens de communication et des réseaux sociaux en ligne à ce néo-nationalisme… via de nouvelles formes de nation telling.