La religion dominante aujourd’hui, en Occident et au-delà, sans curés ni institution ni dogmes avoués, échappe à notre vigilante laïcité. Une religiosité inavouée, combine néo-protestantisme, culte du business et de l’entertainment, et technologie (« S’il est une religion proprement américaine c’est bien la religion de la technologie » dit le médiologue américain Nicholas Carr)… Mais ce soft power vise lui aussi les esprits et les âmes, via les productions de ce qu’il est convenu d’appeler la « pop culture », et diffuse sans relâche un prêchi prêcha virulent, socialement correct : moralisme répressif et victimisme dépressif, mauvaise conscience et aspiration à un monde meilleur (a better world to live in)… Le tout via une langue (le globish) et un lexique, des idées, des « valeurs » et des comportements ; et par tous les canaux : information et fiction, cinéma et séries télé, showbiz et pop musique, publicité, etc.
La pop culture opère à la manière d’une pandémie virale – infodémie et idéodémie affectent l’information et les idées – dont les porteurs sains ignorent ce qu’ils véhiculent : les « pratiquants » ne se doutent pas que le catéchisme est embedded : on se convertit et on communie sans même le savoir. Cool !