De tous les vices imputés à tort ou à raison à l’âme bourgeoise (cupidité, vulgarité, étroitesse d’esprit, etc.) le pire et le plus lourd de conséquences est la jobardise. De ce point de vue, nous vivons assurément l’apogée de l’âge bourgeois.
Le philosophe oppose sa « démarche » sophistiquée à l’opinion vulgaire (la doxa, pour faire chic) ; ce qui ne l’empêche nullement de se comporter comme un jobard, surtout lorsqu’il s’engage en politique.
« Diderot, dont les « Salons » tant vantés lui paraissaient singulièrement remplis de fadaises morales et d’aspirations jobardes. » (Huysmans, À rebours).
« Les nihilistes de 1880 étaient une secte mystique, des rêveurs, les routiniers du bonheur universel. Nous, nous étions aux antipodes de ces jobards et de leurs fumeuses théories. » (Blaise Cendrars, Moravagine).
NB. De Job, d’origine biblique, issu de l’hébreu hajiob, adversaire, représenté par le personnage populaire de la tradition israélite, célèbre pour ses malheurs ce nom prit au moyen âge le sens de niais, sot.