Le produit criminel brut mondial s’élèverait à plus de 1 000 milliards de dollars par an, soit 10 % du PIB des États-Unis (les estimations varient entre 800 et 1 500 milliards). Une cinquantaine de grands réseaux sont considérés comme globaux, car la criminalité spécialisée, géographiquement et « thématiquement » (cartels et mafias) s’organise elle aussi « en réseau ».
La nouvelle criminalité se nourrit en effet de plusieurs caractéristiques de la globalisation. La multiplication des transactions commerciales et financières fait obstacle à la détection des irrégularités, tandis que la dilution des frontières complique la tâche des polices largement organisées sur le plan national, en dépit des collaborations internationales. D’autre part, les organisations criminelles tirent parti de l’hétérogénéité des systèmes financiers et de leurs dispositifs de régulations. Le développement des migrations, la déstructuration des sociétés dans le tiers mais aussi dans le quart monde jouent également un rôle important. Le plus grave est sans doute les connexions qui peuvent s’établir entre les activités criminelles et les circuits légaux, souvent à l’insu des intéressés.
Drogue, prostitution, pédophilie, corruption, immigration clandestine ou commerce des organes humains… sont les sous-jacents de la criminalité financiarisée en réseau.